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La Dodge Charger SRT Hellcat Widebody 2020 se détaille à partir de 85 545 $ avant les frais de transport et de préparation.
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Performances brutales, tempérament docile en conduite normale, style agressif.
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Consommation ignoble, espace aux places arrière perfectibles, finition intérieure très ordinaire pour le prix.
Habituellement, les gens peu soucieux de l’environnement autres sont faciles à reconnaître. Ou peut-être qu’on se trompe carrément sur les intentions de la personne en se basant sur nos préjugés. Que doit-on penser du propriétaire d’une Dodge Charger SRT Hellcat Widebody 2020?
En consultant la fiche technique de la voiture, ou simplement en l’écoutant lors du démarrage du moteur, il est clair que son conducteur ou sa conductrice ne s’inquiète pas trop de la couche d’ozone. En revanche, si cette Charger ne sera conduite que quelques milliers de kilomètres par année, durant les fins de semaine ou lors de sorties les soirs de semaine, peut-on conclure que l’impact environnemental sera minime?
Une chose est sûre : la Dodge Charger SRT Hellcat Widebody 2020 peut servir de voiture de tous les jours, si l’on en a envie, malgré sa motorisation démentielle.
Sous son capot ventilé se trouve un V8 HEMI suralimenté de 6,2 litres, jumelé à une robuste boîte automatique à huit rapports et un rouage à propulsion. Avec 707 chevaux et un couple de 650 livres-pied, la Hellcat est une véritable brute, procurant des accélérations de 0 à 96 km/h (0 à 60 mi/h) en 3,6 secondes et une vitesse maximale de 314 km/h – aux dires du constructeur.
Et pourtant, en conduite normale, cette Charger s’avère étonnamment docile, et si les démarrages du moteur sont bruyants, l’échappement peut murmurer lorsqu’on lève le pied au passage de piétons ou de la force constabulaire. En gros, cette double personnalité rend la berline beaucoup plus agréable au quotidien.
Esthétiquement, toutefois, la Dodge Charger SRT Hellcat Widebody 2020 n’a qu’une facette, celle de la fureur et de l’agressivité. Les ailes gonflées ajoutent 8,8 centimètres à la largeur de la voiture, mais aussi une posture plus athlétique et l’espace nécessaire pour chausser d’immenses pneus Pirelli P Zero 305/35ZR20 à l’avant comme à l’arrière. Cette gomme tendre colle évidemment au bitume, mais il faut savoir que ces pneus s’useront rapidement, coûteront cher à remplacer et sont très sensibles aux imperfections de la route – particulièrement les ornières. Il faut donc rester vigilant en tout temps au volant, surtout sous la pluie.
Avec des cotes ville/route/mixte de 18,6/11,2/15,3 L/100 km, cette Charger Hellcat Widebody n’a rien d’une voiture économique, alors que l’essence super est exigée de surcroît. Sans surprise, notre moyenne de consommation s’est élevée à 16,9 L/100 km au cours de l’essai.
Comme tout produit FCA arborant l’écusson SRT, signifiant Street and Racing Technology, on profite de sièges avant dodus, garnis de cuir et d’alcantara dans le cas de notre Charger à l’essai, conçus pour convenir à des gabarits de tous genres. On déplore toutefois un manque de dégagement pour les jambes et la tête aux places arrière, du moins, pour une berline pleine grandeur.
Le design intérieur mélange un côté rétro avec des touches modernes, surtout en ce qui concerne l’instrumentation, mais l’on note de nombreux éléments bon marché dans la finition. Comme la branche inférieure de plastique dans le volant, l’alignement aléatoire de certains composants du tableau de bord et les coutures contrastantes blanches.
Il faut comprendre que la majeure partie de l’apparence intérieure est partagée avec toutes les déclinaisons de la Charger, et si elle est passable dans une voiture de 40 000 $, dans cette Hellcat Widebody coûtant plus du double, c’est plus difficile d’accepter ces désagréments.
En revanche, le système multimédia Uconnect 4C, bien qu’il ne date pas d’hier, fonctionne à merveille avec un écran tactile très réactif de 8,4 pouces, de grandes zones de boutons faciles à taper en conduisant, et une foule de caractéristiques. On a aussi droit à des pages de performances SRT, dans lesquelles on peut configurer la motorisation et activer le système de départ-canon, par exemple. La chaîne audio Alpine propose une belle sonorité, et les mélomanes aimeront davantage le système Hardon/Kardon à 19 haut-parleurs en option.
La Dodge Charger SRT Hellcat Widebody 2020 se détaille à partir de 85 545 $, et l’on doit ajouter de frais de transport et de préparation de 2 595 $ à cette somme. Avec quelques options, la facture frise dépasse le cap des 90 000 $. C’est beaucoup d’argent pour une voiture arborant l’écusson Dodge, et l’on ne parle même pas des frais d’entretien, mais sur le marché, il n’y a rien de comparable côté performances, look et prix. Outre des coupés comme une Dodge Challenger SRT Hellcat, Chevrolet Camaro ZL1 et une Ford Mustang Shelby GT500, sans l’avantage de la Charger de pouvoir asseoir jusqu’à cinq personnes.
Si l’on accorde peu d’importance à la vantardise de conduire une bagnole de 707 chevaux, il existe la Charger Scat Pack 392 dotée d’un V8 de 6,4 litres avec 485 chevaux, très performante et légèrement moins énergivore, mais surtout, beaucoup plus abordable à 52 995 $. Une Dodge Charger à moteur V8 représente un choix plutôt égoïste compte tenu de son empreinte écologique, mais si l’on a travaillé toute notre vie pour se payer ce type de voiture en voie de disparition, c’est le moment d’en profiter, non?