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La Ford Mustang 2020 se détaille à partir de 31 080 $ avant les frais de transport et de préparation.
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Performances relevées, sonorité enivrante du moteur V8, bon système multimédia et puissante chaîne audio B&O.
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Consommation du V8, choix des matériaux discutables dans l’habitacle, version GT décapotable chère.
Il ne reste plus beaucoup de choix pour les gens à la recherche d’une voiture sport performante et relativement abordable. Et en ce temps de pandémie, plus que jamais, on a besoin de bagnoles comme la Ford Mustang 2020 pour se divertir tout en sortant de la maison et rester en sécurité.
La Ford Fusion étant maintenant retirée du marché, la Mustang constitue désormais la seule option pour les acheteurs de produits Ford qui ne veulent rien savoir d’un multisegment, d’un VUS ou d’une camionnette. Et là, on ne parle pas du Ford Mustang Mach-E, cet utilitaire tout électrique, mais bien de la bonne vieille Mustang, en coupé ou en décapotable.
C’est justement cette dernière qu’on a récemment conduite, en version GT s’il vous plaît. Pour les amateurs de muscle cars, les nostalgiques des années 60 et 70 qui ne jurent que par un moteur V8, la Ford Mustang 2020 se consomme en finition GT. Ou en Shelby GT350, s’il en reste chez les concessionnaires, car elle prend sa retraite. Ou en Shelby GT500, mais là, on exagère un peu avec ses 760 chevaux et son prix frisant les 100 000 $. La Mustang GT concurrence bien sûr les Dodge Challenger et Chevrolet Camaro avec leurs grosses cylindrées similaires.
Il faut toutefois avouer que la motorisation de base, un quatre cylindres turbocompressé de 2,3 litres, n’est pas piquée des vers non plus. Développant 310 chevaux (330 en option) ainsi qu’un couple de 350 livres-pied à 3 000 tr/min (avec de l’essence à taux d’octane de 93), le moteur EcoBoost procure de belles performances, même si sa sonorité n’a rien à voir avec celle d’un moteur V8. Et ce, malgré les rugissements artificiels émanent des haut-parleurs dans la voiture.
Pour mettre les choses en perspective concernant la puissance du quatre cylindres turbo, une Mustang GT de 2005 à 2009, équipée d’un V8 de 4,6 litres, proposait 300 chevaux et 320 livres-pied. De plus, il est plus puissant que le moteur turbo de 2,0 litres de la Camaro (275 chevaux) et du V6 de 3,6 litres de la Challenger (305 chevaux). Et puisque ce quatre cylindres est plus léger que le moteur V8, la Mustang EcoBoost affiche un comportement routier et un caractère différent. Elle peut même concurrencer les Nissan 370Z, Subaru BRZ et Toyota 86, même si sa tenue de route n’est pas aussi affûtée de celles des sportives japonaises.
Le V8 atmosphérique de 5,0 litres, lui, produit 460 chevaux et un couple de 420 livres-pied, et à l’instar du quatre cylindres, il peut être jumelé à une boîte manuelle à six rapports ou une automatique à 10 rapports. Évidemment, les accélérations sont musclées, enivrantes et assorties d’un rugissement qui donne la chair de poule. C’est pour ça qu’on s’achète une Ford Mustang 2020.
On ne s’en procure certainement pas une pour la consommation de carburant. Le coupé GT à boîte manuelle affiche des cotes ville/route/mixte de 16,1/9,9/13,3 L/100 km, alors que la décapotable avec la boîte automatique, 15,4/9,7/12,9 L/100 km. Le moteur V8 consomme deux à trois litres de plus que le moteur de 2,3 litres, et légèrement plus que ceux des Camaro et Challenger – quoique la Mustang peut rouler à l’essence ordinaire, contrairement à ses rivales qui exigent du super. Lors de notre essai, nous avons observé une moyenne de 13,0 L/100 km à bord de la GT décapotable à boîte automatique.
Dans l’habitacle, on a droit à une instrumentation moderne avec, en option, un affichage du conducteur entièrement numérique de 12,3 pouces, configurable de surcroît. Le système multimédia SYNC 3 équipant de série toutes les déclinaisons sauf celle de base est facile à utiliser, avec un écran tactile de huit pouces très réactif, de grosses zones de boutons, une intégration Apple CarPlay / Android Auto et une reconnaissance vocale très poussée. La chaîne audio B&O offerte en option dispose d’une belle sonorité.
En revanche, ces technologies sont entourées d’une mer de plastique, avec diverses textures et surfaces, mais au moins, on les entrecoupe avec quelques éléments de finition en vinyle avec surpiqûres blanches. Du moins, dans la version GT. Si le choix des matériaux est discutable, la qualité de finition et plus que respectable, exception faite du coffre où l’on aperçoit des boulons et des câbles exposés – pas très chic. Mais bon, ça passe. On aimerait toutefois des rhéostats pour régler la température au lieu des commutateurs minces et chromés, alors que les espaces de rangement sont rares.
La version décapotable de la Ford Mustang 2020 nous permet de profiter du soleil sans grand effort. On n’a qu’à tourner une poignée au plafond pour ensuite appuyer sur un bouton pour abaisser ou remonte le toit souple. On ne peut exécuter cette opération en roulant, contrairement à la plupart des décapotables allemandes. On se trouve également avec deux pièces de plastique décoratives pour recouvrir les abords du toit abaissé, mais puisqu’elles doivent être manuellement installées et retirées, on les range dans le coffre pour ne jamais les utiliser – ou dans le fond du garage.
La Mustang n’est pas une voiture très raffinée ni silencieuse au chapitre du confort de roulement, mais c’est ce qui fait son charme. Les gens qui échangent leur Mercedes-Benz Classe C cabriolet pour une Mustang seront soit agréablement surpris de ce changement de caractère, soit offusqués par son comportement plus rudimentaire.
Alors, choisit-on une Ford Mustang 2020, ou bien une Challenger ou une Camaro? La question est difficile à répondre sans connaître les goûts des acheteurs. Parmi les trois, c’est indéniablement la Dodge qui procure la meilleure expérience rétro, celle qui se rapproche le plus des muscle cars d’antan. La Chevrolet est la plus sophistiquée et la moins rétro. Entre les deux se situe la Ford. Côté fiabilité, Consumer Reports accorde une note de 1 sur 5 à la Camaro, 5 sur 5 à la Challenger et 3 sur 5 à la Mustang, alors encore une fois, on se range entre les deux rivales.
Au final, c’est une question de goût et de loyauté envers une marque qui tranchera le début. Toutefois, les ventes de la Mustang au Canada sont de loin supérieures à celles des autres. En fait, après les neuf premiers mois de 2020, il s’est écoulé 3 956 unités de la Mustang au pays, contre 1 101 pour la Challenger et 1 273 pour la Camaro. Même en ajoutant la Dodge Charger dans l’équation avec ses 823 ventes, ces trois voitures additionnées ensemble n’arrivent pas à rejoindre la Ford au palmarès des ventes.
La Ford Mustang 2020 se détaille à partir de 31 080 $ avant les frais de transport et de préparation, alors que le coupé GT lance la négociation à 40 790 $. Notre voiture à l’essai, une GT décapotable truffée d’options, fait sonner la caisse enregistreuse plus de 63 000 $. Une Camaro à équipement égal coûte sensiblement la même somme. La Challenger n’est offerte qu’en coupé et son prix est également très concurrentiel, alors aucun réel avantage pour une de ces voitures.
Il sera intéressant de voir quel type d’acheteurs se tournera vers la Mustang Mach-E et si ce multisegment électrique gâchera l’aura du coupé et de la décapotable. Peu importe : ce coupé sport demeure le plus populaire de son segment, et sera là pour encore des années à venir avec son tonitruant moteur V8. Pour les amateurs de muscle cars, ça, c’est une bonne nouvelle.