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Lincoln Aviator 2020 : l’espoir renaît

Lincoln Aviator 2020


  • Le Lincoln Aviator 2020 se détaille à partir de 69 000 $ avant les frais de transport et de préparation.

  • Confort suprême des sièges Position parfaite, suspension adaptative feutrée, puissantes motorisations.

  • Consommation ordinaire, gabarit qui complique les manœuvres de stationnement, prix élevé.


La marque de luxe de Ford n’a pas eu la vie facile depuis quelques années, elle qui a tenté à maintes occasions de se bâtir une nouvelle image afin d’attirer une clientèle plus jeune. Avec le nouveau Lincoln Aviator 2020, et en voyant les autres produits de la gamme se renouveler, elle semble avoir trouvé sa place.

Ce n’est pas la première fois que le nom Aviator figure sur un VUS de Lincoln. Certains se souviennent probablement de la première génération, vendue de 2003 à 2005 comme étant une contrepartie plus cossue du Ford Explorer. On peut dire la même chose de l’Aviator prise deux, mais cette fois-ci, on a redoublé d’efforts pour les distinguer, et le résultat est agréablement surprenant.

Rivalisant le Cadillac XT6, l’Acura MDX, le Volvo XC90, l’Infiniti QX60, le Land Rover Discovery, les Lexus RXL et GX, le Genesis GV80 et le Buick Enclave, en plus des produits allemands comme le Mercedes-Benz GLE, l’Audi Q7 et le BMW X5, l’Aviator se veut un multisegment intermédiaire à trois rangées misant sur un confort suprême et un habitacle somptueux, mais dont les performances ne sont pas à dénigrer non plus.

De série, le Lincoln Aviator 2020 est équipé d’un V6 biturbo de 3,0 litres développant 400 chevaux et un couple de 415 livres-pied, jumelé à une boîte automatique à 10 rapports et, au Canada du moins, un rouage intégral. Les accélérations sont musclées malgré le poids assez important de 2 206 kilogrammes, surtout avec le mode sport activé – ou plutôt le mode « Excite » comme la marque l’intitule.

L’Aviator se trouve nettement plus performant que la plupart de ses concurrents, sans pour autant coûter beaucoup plus cher d’essence que certains d’entre eux. De plus, on peut faire le plein d’essence régulière, même si la puissance du moteur diminue de quelques chevaux. Les cotes ville/route/mixte s’élèvent à 13,7/9,7/11,9 L/100 km, alors que notre essai s’est soldé par une moyenne de 12,5 L/100 km.

En revanche, la version Grand Touring mise plutôt sur une motorisation hybride rechargeable, consistant du V6 biturbo et d’un moteur électrique, pour un total de 494 chevaux et 630 livres-pied. La puissance supplémentaire est gommée par les 2 576 kg de cette variante au sommet de la gamme, mais en revanche, la consommation mixte s’abaisse à 10,3 L/100 km, ce qui est plus raisonnable. La batterie chargée à bloc, l’Aviator Grand Touring dispose d’une autonomie en conduite 100 % électrique allant jusqu’à 34 km. Pas si mal, mais pas extraordinaire non plus, quoique les rares rivaux proposant des variantes hybrides rechargeables – BMW, Mercedes-Benz et Volvo – ne font pas mieux à ce chapitre.

Sans être aussi énorme et encombrant que le Lincoln Navigator, l’Aviator est tout de même imposant dans le stationnement du centre commercial, et c’est là qu’on se félicite d’avoir choisi le système de caméras à 360 degrés en option – même si ce n’est pas une réelle nécessité. Son design extérieur fera tourner quelques têtes tout au plus, mais on doit souligner son élégance et le fait que ses lignes classiques ne se démoderont pas au fil du temps. Les stylistes ont quand même apporté une touche de dynamisme avec les jantes en alliage bicolores et les quadruples embouts d’échappement.

Dans le Lincoln Aviator 2020, on peut choisir entre une banquette à trois places dans la deuxième rangée, ou bien deux sièges capitaine pouvant être séparés ou non par une console centrale. Avec les deux sièges de la troisième rangée, quand même bien accessibles et confortables pour des adultes une fois assis, on peut transporter six ou sept personnes à bord. La largeur de sa caisse, surpassant celles de tous ses rivaux, lui sert bien pour procurer beaucoup d’espace aux épaules et aux hanches, à l’avant comme à l’arrière.

L’aire de chargement propose également le plus grand volume de son segment avec tous les sièges en place, à 519 litres. En revanche, ses 1 183 litres avec la troisième rangée rabattue et 2 200 litres avec tous les sièges arrière repliés figurent dans la moyenne de la catégorie des utilitaires intermédiaires à trois rangées.

Il faut souligner la qualité de finition ainsi que le choix des matériaux de l’habitacle, qui font vraiment chic. Ici, on se démarque nettement de l’Explorer avec qui le Lincoln Aviator partage son architecture, humiliant au passage quelques concurrents, dont le XT6 et l’Enclave. On recommande fortement les sièges avant Position parfaite en option, qui proposent 30 réglages électriques, une fonction de massage et un confort magistral sur de longues distances. Le système multimédia SYNC 3 est toujours facile à utiliser en conduisant, avec un écran tactile réactif et un excellent logiciel de reconnaissance vocale.

Sur la route, l’Aviator ne ménage pas les efforts pour offrir un roulement feutré, grâce à la suspension pneumatique adaptative, qui utilise une caméra pour détecter les imperfections de la chaussée et mieux les amortir. Les réglages de suspension les plus moelleux donnent l’impression d’être à bord d’une grande voiture de luxe des années 80, mais le confort est indéniable. Par rapport aux VUS allemands au roulement trop fermes, avec leurs suspensions sport et leurs pneus à profil bas, l’Aviator semble être un nuage sur roues.

Offert à partir de 69 000 $ avant les frais de transport et de préparation, le Lincoln Aviator n’est pas une aubaine. La plupart de ses rivaux ouvrent la mise entre 60 k$ et 70 k$, alors que certains comme le QX60, le MDX et l’Enclave sont vraiment plus abordables, du moins, en déclinaison de base. La version Grand Touring avec la motorisation hybride rechargeable et toutes les options cochées atteint la barre des 100 000 $. Ouf!

Il est cher, c’est vrai, mais le niveau d’équipement de série est généreux, et la qualité générale du véhicule justifie en partie la facture salée. L’Aviator se démarque de sa concurrence pour son grand confort et sa conduite apaisante, mais si l’on n’a pas besoin de trois rangées de sièges ni la puissance du V6 biturbo, on peut obtenir sensiblement les mêmes qualités dans un Lincoln Nautilus, plus abordable, qui profitera de surcroît d’une mise à jour pour le millésime 2021.

Au moins, la marque Lincoln s’est enfin trouvé une niche dans un marché très concurrentiel.

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