Premier essai Infiniti Q50 2016 : sortir de l’ombre

Depuis que la G37 est devenue la Q50, Infiniti peine à reproduire le succès connu par les premières générations de sa berline entrée de gamme de luxe.

Premier essai Infiniti Q50 2016 : sortir de l’ombre

Le fait que l’Infiniti Q50 ne soit pas plus populaire est difficile à comprendre, surtout qu’elle a préservé les éléments qui la rendaient si attrayante auprès des consommateurs, notamment ses performances de haut niveau offertes à un prix relativement accessible.

La majorité dirait qu’elle est également plus belle, et la qualité et le design de l’habitacle sont à des années-lumière des G35 et G37. Malgré tout, elle ne s’approche aucunement des berlines allemandes de même segment en termes de volume de vente.

Problème d’image? Pas assez de versions et de choix pour répondre aux divers besoins des consommateurs de ce segment? Difficile à dire. Ce qui est certain est que Infiniti a décidé pour l’édition 2016 de la Q50 de revoir sa gamme de motorisation, probablement avec l’objectif de rejoindre plus d’acheteurs.

Avant, seul un moteur V6 de 3,7 litres développant 328 chevaux était offert. Maintenant, la gamme Q50 2016 compte sur deux moteurs menant à trois versions avec trois niveaux de puissance différents.

Les changements sont sous le capot

En entrée de gamme l’on retrouve un moteur quatre cylindres turbo de 2,0 litres développant 208 chevaux et 258 lb-pi de couple. Ce moteur est partagé avec quelques Mercedes-Benz comme la CLA 250 et le GLE 2015, et on retrouvera la motorisation également sur le nouveau Q30 d’Infiniti. Comme sur les deux Mercedes-Benz, l’élément le plus intéressant de ce moteur devrait être son économie de carburant qui ne vient pas au détriment de performances tout de même intéressantes.

Par la suite nous avons droit à un moteur V6 biturbo de 3,0 litres développant 300 chevaux et 295 lb-pi de couple. Ce même moteur est repris pour la version haut de gamme, la Q50 Red Sport 400 2016, mais il est configuré différemment afin d’afficher une puissance de 400 chevaux et 350 lb-pi de couple. C’est avec cette version que nous avons fait connaissance lors d’un voyage à San Antonio au Texas.

Après une journée parsemée de conduite sur des petits chemins ruraux, des autoroutes bien droites et même un petit circuit improvisé, il est devenu rapidement évident que la Q50 Red Sport 400 est une authentique voiture sportive. Si vous êtes un propriétaire de G37 et que les éléments qui vous plaisent le plus de votre véhicule actuel sont ses accélérations féroces et sa capacité à bondir vers l’avant dès que vous frôlez la pédale droite, vous serez plus que satisfait de la Red Sport, et même de la version milieu de gamme.

La Q50 2016 est aussi dotée d’une nouvelle suspension ajustable qui permet d’attaquer les courbes avec encore plus d’aplomb dans son mode le plus sportif ou de se balader un peu plus confortablement sur des routes en piètre état.

La fameuse direction adaptative a également été revue pour 2016 et présente des améliorations considérables. On se rappellera que cette direction est entièrement électronique et qu’il n’y a donc pas de liaison physique entre le volant et les roues. La première génération laissait entrevoir cette réalité et avait parfois un comportement un peu… disons… déconnecté. La nouvelle direction est beaucoup plus communicative et semble plus naturelle. En conduite plus décontractée, elle est légère et donc plus facile et agréable tandis que dans les modes plus sportifs elle présente une lourdeur qui permet d’obtenir un contrôle optimal.

Avec autant d’ajustements possibles, il devient facile de trouver le comportement idéal en termes de performances et de confort qui conviendra à nos goûts et nos besoins. En contrepartie, on a quelquefois l’impression de conduire un ordinateur. Cela n’enlève rien aux qualités de la Q50 2016, mais toute cette technologie pourrait en intimider quelques-uns.

Même habitacle

L’intérieur de la Infiniti Q50 est un exemple d’élégance, mais pas nécessairement d’ergonomie. Les deux écrans positionnés sur la console centrale sont faciles à consulter, mais pas toujours à utiliser puisque tout  est tactile. Il faut donc parfois quitter la route des yeux afin de s’assurer d’avoir bien choisi la fonction qui nous intéresse. Au moins la climatisation s’ajuste facilement.

Peut-être le plus grand défaut de la Q50 est son manque d’espace. Les places arrière pourraient profiter d’un peu plus d’espace pour les jambes tandis qu’à l’avant, on a parfois l’impression d’être coincé en raison du tableau de bord massif et de la section entre les sièges qui est également assez imposante. Il manque également cruellement d’espace de rangement, comme dans la Mercedes-Benz Classe C, une Lexus IS ou encore l’Audi A4 il faut tout de même le mentionner.

Cela dit, au niveau design c’est très bien réussi et beaucoup plus intéressant à regarder qu’une BMW Série 3, par exemple.

Ne pas toujours se fier sur la technologie

L’Infiniti Q50 2016 est probablement l’une des voitures les plus impressionnantes en ce qui concerne les technologies de sécurité active. Il y a tout ce que l’on s’attend d’une voiture de luxe à ce niveau (régulateur de vitesse adaptatif, freinage automatique, maintien de la voie…) en plus d’une exclusivité, la surveillance du véhicule qui précède celui devant vous. Cela signifie que le dispositif de freinage automatique pourra détecter si la voiture devant celle en avant freine subitement et aura donc un peu plus de temps pour réagir.

Petit bémol cependant, le système de maintien de la voie qui doit en théorie empêcher les changements de voie si le conducteur ne fait rien en prenant le contrôle de la direction ne fonctionnait pas tout le temps, laissant la Q50 traverser la voie sans intervention même si les lignes au centre de la route étaient clairement visibles.

Remarquez que plusieurs raisons peuvent expliquer cela et il ne faut pas en déduire que la qualité n’y est pas, mais simplement que mon collègue et moi-même avons remarqué quelques manquements. Donc, il ne faut pas se fier uniquement aux technologies d’assistance à la conduite, mais ça nous pourrions le dire de tous les véhicules sur la route avec ce genre de dispositif.

Conclusion

Les nouveaux moteurs devraient aider à mousser les ventes de la Q50 2016. Elle continuera d’offrir des performances assez impressionnantes à un prix probablement plus raisonnable qu’un modèle de puissance équivalente de même segment. Elle pourrait faire mieux au niveau de la polyvalence, mais c’est la seule critique véritable.

Images Infiniti Q50 2016