Essai routier Infiniti Q60 2017: Plaisirs égoïstes

On se souvient du coupé Infiniti G35 de 2002, lequel a ravi le public averti grâce à son allure et sa tenue de route. Ce 2-portes a d’ailleurs été le champion vendeur de sa catégorie trois ans de suite. Le G37, qui fait passer la cylindrée du V6 de 3,5L à 3,7L, lui succède en 2007.  Puis on attend, on attend… Certes, le patronyme devient Q60 en 2014 mais c’est tout. Puis la nouvelle Q50 a laissé poindre de l’espoir : si Infiniti se décidait enfin à renouveler la berline, le coupé ne saurait tarder. Et, de fait, mesdames et messieurs, voici enfin le Infiniti Q60 2017 tant espéré !

Essai routier Infiniti Q60 2017: Plaisirs égoïstes

Infiniti Canada ne s’attend pas à pulvériser des records de ventes avec cette nouvelle automobile. Stephen Lester, son directeur général, serait satisfait d’en écouler environ 1 100 unités en 2017. Disons que nous sommes loin des 20 000 Honda Civic vendues en 2015… seulement au Québec ! Mais c’est une question de tradition et d’image. Un coupé, c’est l’occasion pour le constructeur de nous démontrer qu’il sait marier confort et passion, qu’il peut dessiner une voiture aguichante, la rendre très performante et en même temps nous garder en vie grâce aux technologies dernier cri.

Or, notre premier contact dans les environs de San Diego avec l’Infiniti Q60 2017 nous a convaincu que les designers et ingénieurs nippons se sont suffisamment entraidés pour nous offrir une automobile qui, lorsqu’on prend la peine d’y penser, comporte plusieurs avantages par rapport aux habituels favoris allemands.

Quoi surveiller ?

Les places arrière comprimées

L’adieu à la boîte manuelle

Du « sur mesure » à maîtriser

Modèles concurrents ?

Audi A5, BMW Série 4, Cadillac ATS Coupé, Lexus RC, Mercedes-Benz C Coupé

Comment se comporte-elle sur la route ?

Tout d’abord, précisons la situation sous le capot. Pour l’acheteur qui salive devant la silhouette carrément aphrodisiaque mais qui n’a pas le budget pour une horde de chevaux et des options aussi intéressantes que coûteuses, Infiniti propose un 4-cylindres 2,0L turbocompressé de 208 CV. Pour tout dire, il a été fourni par Mercedes-Benz qui l’utilise dans ses CLA et GLA en vertu d’un échange de bons procédés conclu entre les deux géants de l’industrie (Daimler et Renault/Nissan). Ce choix ne vous appauvrira que de 45 990$. Toit ouvrant compris, quand même.

La vraie vedette s’avère néanmoins le nouveau V6 VR30 DDTT bi-turbo qui prend la relève du vénérable VQ, celui-ci ayant amplement mérité de se retirer avec le sentiment du devoir accompli. Selon les réglages, la cylindrée de 3,0L développe 300 ou 400 chevaux, ces derniers trouvant uniquement refuge dans les entrailles du modèle Red Sport (64 190$). Pensez-y : 400 étalons (et un couple de 350 lb-pi), ça éclipse une BMW 440i (320 CV) et ça se rapproche dangereusement d’une M4 (425 CV) !

Les huit versions disponibles chez nous du Q60 2017 sont toutes équipées d’une transmission automatique à 7 rapports et d’une traction intégrale intelligente (qui préserve les sensations d’une propulsion tant que l’adhérence l’autorise).

Maintenant qu’il est établi que le nouveau coupé d’Infiniti n’est pas à court de muscle, il faut savoir que les moteurs, la transmission, la direction et la suspension ont loisir d’être programmés par le conducteur afin qu’il tienne entre les mains une automobile correspondant à son humeur du moment et à ses talents de pilote. Pour y arriver, Infiniti a bardé son coupé d’une kyrielle de logiciels.

Par exemple, la direction des modèles les plus huppés se passe de colonne ! La technologie « steer-by-wire » dirige les roues par impulsions électriques. Outre le fait qu’on nage quasiment en pleine science-fiction, les effets concrets sont convaincants : moins de fatigue et moins de vibrations. Et la finesse et l’exactitude des réactions sont au rendez-vous.

Cela dit, que je vous rassure : si jamais l’électronique venait à faire défaut, une lien mécanique s’établirait aussitôt entre le volant et l’essieu, comme c’est d’ailleurs le cas de toute façons à bord des Q60 plus abordables.

Pareillement, vous avez le choix entre une suspension « ordinaire » et une autre qui pense, analyse, corrige sans cesse. Si vous choisissez le mode de conduite « Personnel », grâce auquel vous pouvez programmer à votre guise les différents organes du coupé, les gens d’Infiniti nous disent que vous pourriez alors vous construire 336 combinaisons possibles. Allez-vous toutes les essayer ? Hum…

Est-ce qu’elle est confortable ?

La qualité de l’assemblage et la beauté des matériaux poursuivent à l’intérieur l’opération charme qu’a démarré la silhouette accrocheuse à l’extérieur. Qu’il soit cerné d’aluminium brossé, d’érable ou de fibre de carbone, le regard qui se pose sur les deux écrans tactiles superposés, ou qui recherche le bon interrupteur, n’est jamais déçu par l’aspect minutieux et somptueux de son environnement.

Le confort comme tel est rehaussé par cette direction virtuelle dont nous avons parlé mais, même sans elle, vous apprécierez le silence jalousement protégé par des glaces épaisses et l’aérodynamisme fluide des formes. Il faut vraiment écraser le champignon pour réussir à déranger le calme à bord.

Est-ce qu’elle est spacieuse ?

Très, tant que vous aménagez vos quartiers dans les splendides sièges avant. À l’arrière, les places sont belles à regarder mais impossibles à aimer, d’où le constat qu’un coupé sportif ne sera jamais le véhicule familial par excellence. Le coffre propose une intéressante capacité de chargement, supérieure à l’ancien modèle d’environ 75 litres (on s’en reparlera toutefois quand Infiniti amènera l’inévitable cabriolet dans la famille).

Conclusion

Je ne peux conclure sans aborder la question de la sécurité ! Le fait d’incorporer de série un rouage intégral se veut une intéressante police d’assurance. Infiniti va plus loin en raffinant des gadgets connus. Que ce soit prédire ce que feront devant vous les deux (oui, les deux !) véhicules qui vous précèdent sur l’autoroute, ou freiner à votre place si vous ignorez telle ou telle alerte, ou même conserver l’auto au centre de la voie sans intervention humaine, le nouveau coupé Q60 2017 fait tout ça, et plus encore.

Ainsi donc, les ingrédients sont clairement indiqués sur l’emballage : carrosserie sculpturale + puissance à revendre + mesures de sécurité actives avant-gardistes. Pour se faire plaisir au volant d’un 2+2 rouge (au diable la discrétion !) aux manières aussi suaves que diaboliques, difficile de trouver mieux.