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L’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio 2021 se détaille à partir de 94 190 $ avant les frais de transport et de préparation.
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Caractère sportif, performances étincelantes, design séduisant.
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Visibilité vers l’extérieur limitée, système multimédia paresseux, prix élevé dans son segment.
Des berlines ultra sportives comme l’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio 2021, on en retrouve encore plusieurs sur le marché. Toutefois, rares sont celles qui sont aussi caractérielles que cette puissante voiture italienne.
Bon, sur le plan écologique, rien pour écrire à sa mère, ce qui est tout à fait normal pour un bolide de cette trempe. Malgré tout, on s’en tire relativement bien quant à la consommation de carburant.
Toutes les déclinaisons de l’Alfa Romeo Giulia sauf la Quadrifoglio misent sur un quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres, une boîte automatique à huit rapports et, partir du millésime 2021, un rouage intégral de série au Canada. Avec 280 chevaux ainsi qu’un couple impressionnant de 306 livres-pied entre 2 000 et 4 800 tr/min, on obtient de belles performances et une consommation mixte ville/route de 9,2 L/100 km. Essence super oblige.
La Giulia Quadifoglio rehausse l’excitation au volant avec son V6 biturbo de 2,9 litres qui produit pas moins de 505 chevaux ainsi qu’un couple massif de 443 livres-pied entre 2 500 et 5 500 tr/min. Le constructeur avance un chrono 0-97 km/h (0-60 mi/h) de 3,8 secondes et une vitesse de pointe de 307 km/h. Encore une fois, une boîte à huit rapports effectue la gestion du régime moteur, mais la différence, c’est que la version Quadrifoglio est une propulsion.
Oui, une voiture affichant plus de 500 chevaux acheminés exclusivement aux roues arrière, ça complique les choses durant la saison hivernale au Québec. Quelques rivales se retrouvent dans la même situation, dont les BMW M3 et M3 Competition de 473 et de 503 chevaux, les Mercedes-AMG C 63 et C 63 S de 469 et de 503 chevaux ainsi que la Cadillac CT5-V Blackwing de 668 chevaux. En contraste, l’Audi RS 5 Sportback de 444 chevaux est équipée de série d’une transmission intégrale alors que la M3 Competition est maintenant livrable avec les quatre roues motrices également.
Dès que l’on appuie sur le bouton de démarrage monté au volant, on sait qu’on a affaire à une bête. Le petit moteur V6 gonflé aux stéroïdes rugit à travers l’échappement se terminant par quatre embouts chromés qui percent le pare-chocs arrière. En activant les modes Dynamic et Race, la sonorité s’amplifie alors que la suspension se raffermit et la sensibilité de l’accélérateur s’accentue. La suspension étant plus ferme pour la conduite sportive, on ressent toutefois une diminution du confort de roulement. Par ailleurs, le mode Race désactive le programme de stabilité électronique, nous laissant à nous-mêmes avec nos talents de pilote (ou l’absence de talent, c’est selon).
Quant au mode Advanced Efficiency, il est recommandé par le fabricant lorsque la chaussée est détrempée ou glissante, alors qu’il réduit la sensibilité des réflexes de la motorisation. Le mode Natural représente l’équilibre entre efficacité, performances et confort de roulement. Car oui, même si la berline est munie de pneus P245/35ZR19 à l’avant et P285/35ZR19 à l’arrière, avec des flancs très minces, la conduite en ville et sur l’autoroute est loin d’être désagréable.
Bref, un bolide émotionnel, caractériel et résolument amusant à piloter, mais qui peut être apprécié au quotidien, même en conduite relaxe, bien que les freins très mordants soient un peu difficiles à moduler à basse vitesse.
L’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio 2021 affiche des cotes ville/route/mixte de 13,5 / 9,3 / 11,6 L/100 km, et l’essence super est évidemment requise. Lors de notre essai, nous avons obtenu une moyenne de 12,1 L/100 km, convenable compte tenu de la puissance et de la mission de la voiture. En fait, la Quadrifoglio consomme plus ou moins la même quantité d’essence que ses rivales, exception faite de l’ivrogne CT5-V Blackwing avec sa cote mixte de 14,8 L/100 km.
L’habitacle de la Giulia procure une belle position de conduite, un volant doté d’une bonne prise en main et d’un ensemble de commandes ergonomiques. Par contre, les piliers pourraient être plus minces, surtout les piliers B – ceux entre les deux portes latérales – qui accentuent les angles morts. Les sièges sculptés nous retiennent en place dans les virages négociés à haute vitesse, et la banquette arrière est adéquate pour deux adultes, étriquée pour trois, comme c’est le cas des autres berlines compactes de luxe. Le coffre et son volume de 379 litres est également dans la norme du segment.
Le système multimédia est différent de celui dans les autres produits chez Stellantis, autrefois Fiat Chrysler Automobiles, équipés de l’interface Uconnect. Dans ce cas-ci, on a droit à un écran tactile de 8,8 pouces, une molette sur la console centrale ainsi que l’intégration Apple CarPlay et Android Auto. C’est un système relativement facile à utiliser et on aime bien avoir un bouton de volume sur la console, près de notre main droite, mais le démarrage et l’exécution dudit système sont lents. Un processeur plus rapide, ou un peu de mémoire vive supplémentaire, serait le bienvenu.
Déjà que l’Alfa Romeo Giulia se fait rare sur nos routes, la marque offrant ses produits dans seulement quatre concessionnaires au Québec, la version Quadrifoglio l’est encore davantage. Son prix d’entrée de 94 190 $ avant les frais de transport et de préparation est également un obstacle à l’achat, alors que ses rivales affichent un PDSF de base légèrement sous les 90 000 $. L’exclusivité a un prix, semblerait-il.
De plus, l’habitacle de la Giulia n’est pas à la hauteur de celles de ses concurrentes allemandes, est n’est pas aussi silencieux non plus. Toutefois, c’est une berline qui fait bande à part avec son caractère sportif, son design extérieur séduisant et, il faut l’avouer, son charme italien. La Quadrifoglio n’est certainement pas une aubaine, mais risque de faire l’envie de nous voisins qui ont suivi le troupeau en se procurant une BMW, une Audi ou une Mercedes-Benz.